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24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 10:28
Nouveau voyage dans le temps, quelque part entre Constantinople et Istanbul. Chantal et Jacques Périn nous emmènent en haut de Yedikule Hisarı… et vous proposent une nouvelle photo mystère !

Du haut de Yedikule Hisarı (hier)

Enceinte fortifiée plus que château fort, Yedikule est construit sous Mehmet le Conquérant sur l’emplacement d’une ancienne forteresse byzantine destinée à relier les murailles maritimes et terrestres.

Bien avant les Byzantins, sous le règne de Théodose, s’élève dès 388 un arc de triomphe, “la Porte d’Or”, qui enjambe la voie principale entrant dans la cité.

Englobée dans les fortifications, l’antique Porta Aurea est toujours visible.

Photographes Sebah et Joaillier (circa 1890)

Sûr et bien défendu, le bâtiment change de nombreuses fois d’affectations et abrite successivement le trésor de l’Etat, puis sert de prison pour les Chrétiens d’Europe en disgrâce, de garnison pour les soldats ottomans, de lieu de détention pour les serviteurs déchus de la Sublime Porte et, occasionnellement, de lieu d’exécution comme tend à le prouver le puits central creusé dans l’une des tours, dans lequel on jetait dit-on les têtes coupées qui finissaient dans la mer.

Du haut de la terrasse de l’une des deux tours principales, on embrasse un large panorama de la Marmara à la Corne d’Or longeant les murailles terrestres, point de vue idéal pour prévenir toute incursion dans la cité.

Secteur abandonné de la ville, les fortifications sont investies progressivement par une population pauvre qui y édifie à la hâte des habitations voisinant avec les potagers cultivés dans les anciennes douves intra et extra muros.

Un peu plus loin, au delà des portes Topkapı et d’Edirne, s’étendent les cimetières où Pierre Loti se serait recueilli sur la tombe d’Aziyade.

Du haut de Yedikule Hisarı (aujourd’hui)

Même si quelques potagers tirés au cordeau et bien entretenus sont encore visibles du haut de ses tours et même si la vue qu’on peut y embrasser est toujours aussi impressionnante, le Château des Sept Tours, devant lequel des milliers de véhicules passent chaque jour, n’intéresse plus guère que les quelques visiteurs ayant épuisé les grands standards touristiques du centre-ville.

Certes, côté Marmara, de gros réservoirs de gaz coupent un peu la vue sur les centaines de cargos qui attendent l’autorisation de pénétrer dans le Bosphore.

Bien sûr, vers la Corne d’Or, le regard est attiré par l’Abdi Ipekci Arena, vaste complexe sportif d’une capacité de plus de 11.000 spectateurs qui accueillit le concours de l’Eurovision en 2004.

Photo J.P. (2012)

Depuis quelques années, de gros efforts sont faits pour transformer et moderniser les quartiers longeant les murs, au grand dam des habitants dans l’obligation d’abandonner leurs vieilles maisons.

Cependant, si l’on s’en donne la peine, on peut encore retrouver une partie de la nostalgie d’un passé qui n’est pas tout à fait éteint et qui mérite toujours l’intérêt.

Ouvert au public qui peut s’y promener librement moyennant une modeste contribution, Yedikule Hisarı, le Château des Sept Tours, garde dans ses murailles le sinistre mais historique souvenir de l’emprisonnement des Ambassadeurs, tel celui de France qui y séjourna 5 mois en 1660 comme gage d’une dette en attente de règlement mais surtout, celui de la mort du Sultan Osman II et de son Vizir Davud Paşa, qui y furent étranglés par la volonté des Janissaires le 20 mai 1622.

Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 23 avril 2013

Cliquez ici pour lire ou relire notre récent article sur les murailles d'Istanbul.

LA PHOTO DE LA SEMAINE - Connaissez-vous bien votre ville?

Chaque semaine, désormais, nos auteurs vous proposent un petit jeu: deviner dans quel lieu la "photo de la semaine" a été prise.

Regardez la photo de droite: où peut-on observer cette ancre de marine ?

 

Réponse à la photo de la semaine dernière:

Il s’agissait de la cuisine du Café Pierre Loti.

On ne peut parler de Pierre Loti à Istanbul sans faire aussitôt référence au café qui porte son nom, surplombant la Corne d’Or.

Légende ou réalité, c’est dit-on en ce lieu, au sommet de la colline du cimetière d’Eyüp, qu’il aimait se reposer, à l’ombre des arbres de ce petit café, modeste maison de bois.

Laissé à l’abandon de nombreuses années, quasiment délabré, le bâtiment de bois est racheté en 1964 par une femme avisée qui entreprend sa restauration afin de lui redonner son aspect originel.

A l’instar de la magnifique cuisine carrelée (voir photo), toutes les pièces sont remises en état et sont décorées de documents originaux à la mémoire du grand écrivain.

Beaucoup plus fréquenté que par le passé grâce au téléphérique qui rend l’ascension plus aisée, il est un lieu de promenade prisé des touristes mais aussi des stambouliotes.

Trouver une table bien placée en bordure de la terrasse relève souvent de l’exploit… mais quel bonheur de pouvoir y faire “keyif” en dégustant un çay ou un verre de vişne suyu bien glacé tout à la contemplation du magnifique panorama.

Retrouvez ici notre interview des auteurs de cette chronique et leur dernier article consacré aux alentours de la Mosquée Nurosmaniye. Jacques Périn et sa femme Chantal ont aussi créé un site en hommage à la Turquie: Turquieaimée

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